C’est l’hiver, tous en short

Oui ça peut paraître étrange comme démarche mais j’ai découvert au hasard d’une visite dans un cabinet médical, car je l’avoue, bien que doté par la nature d’un corps à la plastique quasi-parfaite servant d’écrin à un cerveau aux capacités extraordinairement supérieures à la moyenne, il m’arrive parfois de fréquenter ces endroits malgré le danger que cela représente : en effet par définition les gens qu’on y croise sont atteint de pathologies diverses et variées aux effets potentiellement dévastateurs et sont parfois accompagnés par des Homo Sapiens Juvenilis qui sont soit en excellente santé hélas (bonne santé = agitation),ou alors atteint d’on ne sait quels maux mais c’est probablement extrêmement contagieux et mes vaccins qui sont pas à jour je suis sûr que ces boutons c’est la varicelle que je n’ai jamais eu et qu’est-ce qu’il a me regarder comme ça je suis sur qu’il cherche un moyen de s’approcher pour me vomir son goûter sur les genoux…

Pour en revenir à mon propos initial, je me trouvais donc dans un cabinet médical et pour tuer le temps je feuilletais d’un œil distrait un ancien1 exemplaire d’une célèbre revue de vulgarisation scientifique à l’usage des jeunes et des moins jeunes et quelle ne fut pas ma surprise d’apprendre dans ladite publication que le creux de mes genoux, plutôt de nos genoux, car j’ai beau être exceptionnel je n’en suis pas moins un simple mortel comme vous,le creux de nos genoux donc, contiendrait des récepteurs photosensibles que la communauté scientifique croyait jusque là uniquement présents dans nos yeux (dans la rétine pour être précis) et comme vous le savez tous la lumière joue un rôle important dans la production de mélatonine et de sérotonine deux des hormones qui régulent l’humeur et les cycles sommeil-éveil et dont la production est parfois perturbé par la baisse de luminosité en hiver.
Etant intimement persuadé que l’être humain est fait pour vivre en t-shirt et en short sous des latitudes bien plus tropicales que l’île de France (qui n’a d’île que le nom), aussitôt débarrassé des formalités médicales, je me suis fait un devoir de chercher sur la toile une éventuelle confirmation de cette nouvelle qui semble assez farfelue au premier abord. Une brêve recherche m’a permis de retrouver un article du très sérieux hebdomadaire Le Point mentionnant ce résultat issu d’une étude menée par des savants fous de très sérieux chercheurs de l’université Cornell (New York) qui auraient réussi à perturber l’horloge biologique de cobayes humains préalablement plongés dans le noir pendant plusieurs jours, et cela juste en leur éclairant les genoux avec des lampes à UV2 .
Alors maintenant que les jours raccourcissent,vous qui commencez à sombrer tout doucement dans la déprime hivernale (trouble affectif saisonnier ou SAD en anglais) comme 18% des canadiens *  aidé en cela par la conjoncture (la Grèce, l’Euro, les chiffres du chômage, le réchauffement climatique dont tout le monde se moque, …) et le départ de votre cheri(e) parti chercher l’amour dans d’autres bras3 , et dont la consommation de chocolat tend a suivre une courbe exactement opposée à l’évolution de la durée du jour mais parfaitement alignée sur la progression de votre tour de taille, sachez qu’il existe une solution tellement simple que d’ailleurs je suis étonné qu’un quelconque styliste ne s’en soit pas encore emparé pour nous proposer une collection automne-hiver « anti-depresseur« 4 ; oui vous qui me lisez et dont le moral commence a atteindre le fond des chaussettes : portez des shorts, maximisez votre potentiel photosensible et dites adieu la déprime hivernale ! Attention j’ai bien dit des shorts pas des pantacourts ou autres bermudas : le genou doit être exposé pour que vous tiriez un bénéfice de l’opération : si vous êtes du sexe féminin une jupe fera aussi bien l’affaire et vous permettra même peut être de reconquérir l’être aimé5 , car oui je l’affirme ici haut et fort : le port de la jupe fait revenir l’être aimé bien plus efficacement que n’importe quel mage officiant au fond d’une obscure cour d’immeuble.

Je sais qu’en écrivant ces lignes je vais m’attirer les foudres du lobby des régimes miracles en tout genre, car si tout le monde se découvre les jambes et arrête de compenser avec la nourriture plus moyen de faire culpabiliser le lecteur qui après des mois de surconsommation chocolatière se prend dans la figure les créatures de rêve aux corps parfaits exposés dans les gazettes et se croit donc obligé de se jeter sur les régimes miracles qui le feront ressembler aux vedettes photoshopés en 4 semaines chrono, mais cela ne m’arrêtera pas : dans la vie il faut savoir prendre des risques pour la bonne cause.

 

 

 

1 Vous avez remarqué comme dans tous les cabinets médicaux les revues diverses et variées sont généralement datées d’il y a quelques années un peu comme dans les présentoirs des aires de repos sur les autoroutes.
Edité le 23 Janvier 2015 :
Maintenant on sait pourquoi : la réponse est

2 Je schématise évidemment la vraie expérience était un peu plus complexe que ça mais bon ce qui compte c’est le résultat qu’ils en ont tiré.

3 le coté rupture et cœur brisé est là pour l’effet dramatique (j’avais pensé a mettre un blues en fond sonore mais c’était peut être un peu trop : vous n’êtes pas obligé de rompre avec l’élu(e) de votre cœur pour continuer à lire et mettre en pratique.

4 Cette collection étant bien sur fabriqué a des coûts dérisoires a l’autre bout du monde dans un pays « émergeant » par des enfants enchainés à un établi, et vendu à prix d’or aux « fashions victims » occidentales.

5 Oui celui qui vous a largué en 3 il faut suivre un peu là


  • Petite précision : 15% (et pas 18%) des canadiens souffrent du winter blues, une forme atténuée du SAD et caractérisée par « une léthargie profonde (augmentation du temps de sommeil et somnolence en journée) ». Seul 3% à 5% de la population souffrirait vraiment de SAD. plus d’infos ici