Oui j’avais tout prévu, tout était prêt, la note de blog devait s’intituler « J’adore quand un plan se déroule sans accroc » ou encore « Comment rallier les Antilles depuis la Bretagne en moins de 5 heures » et être d’une qualité telle que l’audience de ce blog devait décupler (au moins sur une journée) et faire de moi la star du web de ma famille. Eh bien sachez le : ce merveilleux plan est tombé à l’eau, il s’est envolé dans l’éther comme la fumée d’une cigarette*.
Tout avait pourtant si bien commencé : votre serviteur sans rien demander du tout s’était retrouvé être l’heureux bénéficiaire d’une invitation pour un des concerts parisiens d’une des ses artistes préférées qui proposait un spectacle annoncé comme étant complètement différent de son registre habituel. Une rapide vérification des dates confirme que bien qu’étant loin de Paris aux dates prévues avec un peu d’organisation il est possible de faire d’une pierre deux trois coups : aller remonter le moral d’une jeune personne qui en a besoin, passer une bonne soirée et avoir de la matière pour alimenter son blog.
Et en matière d’organisation il semble que l’auteur de ce blog avait eu une intuition qui l’avait poussé à prévoir son retour en début de soirée, au lieu de rentrer par le dernier train et être obligé de faire face à la légendaire (in) civilité de l’homo parisianicus en quête d’un taxi pour regagner son chez lui doux chez lui, ou pire encore courant après le dernier métro : si vous avez encore foi en la capacité de l’humain à s’élever au dessus du niveau de la bête vous perdrez vite vos illusions : pas de pitié pour les faibles et surtout ne soyez pas trop prude : les noms d’oiseaux partent encore plus vite qu’un lundi matin dans le RER A ,Mais je digresse et je m’éloigne de mon sujet, l’étude sociologique sur le parisien dans les transports ce sera pour une autre fois.
Je disais donc que par un heureux concours de circonstances j’avais donc la possibilité de partir en week-end et au retour de sauter du TGV dans un taxi une rame de métro et de gagner la salle de spectacle afin de conclure son week-end en musique. L’affaire étant entendue, plus besoin de s’en occuper et la vie reprend son cours, le dérèglement climatique s’abat sur les Bretagnes (de chaque coté du « Channel« ) et sur les États-Unis (qui l’ont bien cherché**) : la Syrie est à feu et à sang tout comme la République Centrafricaine, quelques illuminés battent le pavé pour dénoncer un soi-disant complot gouvernemental menant la France voire le monde vers l’apocalypse : bref tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles : jjusqu’au jour du départ où votre blogueur préféré apprend avec consternation, et complètement par hasard, que le fameux concert est avancé de 20 heures a 18 heures.
Ah ben voila qui est pratique un concert à 18 heures !
Quel est l’esprit malade qui a eu cette idée de génie ?
A 18 heures ce jour là je serai au moins à 200 km de la salle !
Sérieusement vous vous rendez compte de ce que vous faites ? Les concerts ça se passe en soirée, pas en fin d’après-midi, ou alors seulement si la majorité de votre public est encore en age d’user ses fonds de culottes sur les bancs de l’école, mais pour les vrais gens les concerts c’est en soirée point final !.
Et d’abord quelle est la raison de ce changement qui revient en arrière sur des siècles de tradition ?
Je sais bien que certains artistes veulent bien jouer mais pas toute la nuit 😉 mais je vois mal un artiste dire « oh non 20 heures c’est trop tard on peut pas jouer un peu plus tôt ? » Non c »est encore un coup de l’homo urbanicus nymbinus*** je parie. Oui vous le connaissez cet individu : c’est le riverain, celui qui veut habiter en ville là ou ça se passe , ou ça bouge mais quand même si ça pouvais ne pas trop bouger dans son quartier après 22 heures parce que à cette heure là « les honnêtes gens il se reposent parce qu’ils ont un vrai métier eux pas comme ces va-nu-pieds qui font du bruit toute la nuit et vivent aux crochets des travailleurs ». Alors moi je dis si vous voulez être au calme choisissez la campagne : l’air y est pur, il n’y a pas de particules fines de diesel qui vous empoisonnent et les nuits sont tranquilles à peine troublées par le ululement des chouettes.
Pour en revenir à notre sujet vous aurez compris qu’après quelques hésitations votre serviteur n’a pas changé son horaire de retour mais à profité de son trajet de trajet de retour pour faire partager à la terre entière**** ses états d’âme, (avec un brin de fiel et de mauvaise foi). Car sachez-le : le Train à Grande Vitesse est le meilleur ami du blogueur qui, une fois passée la première heure de somnolence, a tout loisir de composer des notes de blogs telle que celle-ci car le blogueur est un être prudent qui ne prend jamais le train sans un ordinateur portable dûment chargé. Les choses sont encore plus faciles quand la météo s’en mêle et provoque des retards dans l’organisation bien huilée de la SNCF, on peut donner libre cours à sa misanthropie en se cachant sous son casque et en ayant l’air extrêmement concentré sur son écran.
Allez comme je suis gentil je vous offre un petit air de musique qui m’a accompagné dans mon périple : « Otra Oportunidad » par Jimmy Bosch (« El rey del trombón » comme on dit parfois) une salsa comme je les aime : des paroles qui ne sont pas d’une folle gaieté (au moins au début) sur des rythmes entraînants .
et bonus du bonus « Hoy no quiero trabajar » par la Tromboranga : parce que ça résume assez bien mon état d’esprit du moment 🙂
* c’était la dose réglementaire d’anti-américanisme primaire qui doit apparaître sur tout bon blog francophone.
** Oui c’est un peu piqué dans une chanson (devinez laquelle) et alors 🙂
*** nymbinus : de l’acronyme Not In My BackYard (Nimby) cher aux anglo-saxons. Utilisé ici parce que « pasdansmonjardinus » c’est vraiment pas joli (quoique).
**** Parfaitement la terre entière me lit : j’ai les chiffres, je suis lu du Canada jusqu’au Tadjikistan !
Photo: Orquesta Macabeo Rio Loco juin 2013.
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